Moule perlière, ma chérie


Projet de territoire sur l’Ance du Nord

Le 21 février de l’an 2015, nous fûmes conviés à une séance récréative, à Usson-en-Forez, avec film sur le retour de la mulette, Margaritifera margaritifera, de son nom savant.
Comme vous savez, on trouvait de ces moules en grandes quantités dans nos rivières et ruisseaux. Nos grands-mères en agrémentaient la soupe des cochons. Quant à les tuer pour y trouver des perles, nous ne le savions pas. Et qu’est-ce qu’on en aurait fait de ces perles ?
Et puis, le temps passe, on ne va plus au bord des rivières, et un jour quelqu’un s’avise qu’il n’y a plus, ou presque plus de ces moules.
Pourquoi ? comment ? depuis quand ? qu’est-ce qui s’est passé ? est-ce qu’on peut faire quelque chose ? et quoi ?
Nous pensions sortir du cinéma un peu plus instruits, et se coucher moins bêtes, comme on dit par ici. La moule vit dans une eau très pure, sans nitrate ni phosphate, ni résidus de pesticides. Elle a besoin des truites pour se reproduire, et les truites ont elles aussi besoin d’eau propre, oxygénée et fraîche. Il lui faut des fonds sableux pour s’y enfouir à son aise, sans algues, même très petites, comme celles qui rendent les cailloux visqueux et les pierres glissantes. Dès que les mesures scientifiques montrent qu’il y a plus de 1,7 milligrammes de nitrate par litre d’eau, elle commence à se sentir mal.
Que nous a-t-on dit sur la qualité de l’eau de l’Ance ? que le nitrate ne dépassait pas 1,5 milligramme par litre, que les pesticides étaient en dessous des normes nationales (et même européennes), à peine quelques microgrammes de glyphosate, là-bas, lorsque l’Ance se rapproche de son confluent ; que les truites étaient nombreuses et alertes, tout à fait capables de transporter les larves de moules dans leurs branchies comme elles l’ont fait pendant des millions d’années.
Et, en moins de trente ans, les moules ont quasi disparu : il en reste à peine quelques milliers là où il y en avait plusieurs centaines de milliers ; il n’y a presque pas de jeunes.
Et l’eau est pure, n’est-ce pas ? la ripisylve, les arbres qui bordent les rives, est présente presque partout ; tous les prés sont naturels ; les rejets ponctuels ne sont pas dangereux…

Alors ?

Qui raconte des blagues ? les moules qui disparaissent ? les hommes qui mesurent la qualité de l’eau ? les riverains qui entretiennent les prairies naturelles ? Qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on peut faire quelque chose ?

PS: AJOUT du 11 juillet 2015 : La lettre du contrat territorial de l’Ance du Nord (de juillet) confirme l’existence de 11 points de mesure dans le bassin de l’Ance en 2014 (et en 2015). Et, pourtant, la chargée de mission, présente, a refusé de donner des informations à ce sujet. Incompréhensible.
RV: EAU « Moules perlières Natura 2000 »


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